Le 20 avril 1881, plusieurs lois scolaires appelées loi Kirpach, d’après le directeur général de l’intérieur, chargé de l’instruction publique depuis 1878, Henri Kirpach, sont votées. La loi Kirpach introduit l’obligation scolaire pour tout enfant âgé entre 6 et 12 ans et règle entre-autre l’influence de l’Eglise dans l’enseignement primaire.
La loi Kirpach réforme l’enseignement primaire, qui fonctionnait jusqu’alors sur base de la loi de 1843. Un changement important concerne le programme scolaire : Aux branches définies dans la loi scolaire de 1843, à savoir l’instruction religieuse et morale, la lecture et l’écriture française et allemande ainsi que les calculs sont ajoutés la gymnastique, la tenue des livres, le dessin linéaire, les éléments de sciences naturelles, le chant, la géographie, les poids et mesures. (art. 1) La conscience nationale grandissante est reflétée par l’introduction d’un cours d’histoire nationale. Au programme des jeunes filles s’ajoute le tricotage à l’aiguille. (art. 1)
La loi Kirpach porte une révision au rôle de l’Église dans l’enseignement primaire. Au sein de la Commission d’instruction nationale, successeur de la Commission d’instruction royale grand-ducale de la loi du 26 juillet 1843, la composition voit le nombre d’ecclésiastiques dans l’organe diminuer. (art. 78) La surveillance des instituteurs est prise en charge par l’État et la commune. Le clergé ne pourra plus accéder à tout moment dans l’enceinte mais doit se limiter à des heures fixes. (art. 71) Il ne garde la surveillance que sur l’enseignement religieux. Le curé de la paroisse respective continue cependant à établir ensemble avec le bourgmestre et l’échevin de la commune les certificats de moralité civile et religieuse. (art. 54) La loi diminue ainsi l’influence de l’Église dans l’enseignement et renforce la séparation entre l’Église et l’État.
La hiérarchisation des instituteurs est renforcée avec la division du personnel enseignant en rangs basés sur les « connaissances » et « capacités ». Un changement de rang se fait par examen. (art. 53)
En prévoyant des écoles d’adultes, du soir ou autre, la loi prévoit aussi de nouvelles formations pour une société en plein mouvement. Ces écoles connaissent un grand succès. En 1893, Kirpach en compte déjà plus de 400. (art. 105)