2000
Préface du rapport national par la ministre de l'Éducation nationale, de la Formation professionnelle et des Sports, Anne Brasseur
« Au cours des dernières années, on a beaucoup lu et parlé des forces et des faiblesses réelles ou prétendues de notre système scolaire. Les débats souvent polémiques se sont caractérisés d’une part par des positions préétablies, et d’autre part par l’insuffisance voire l’absence d’informations fiables sur la qualité du système scolaire luxembourgeois. Ainsi, durant des années, voire des décennies, les discussions se sont limitées à des échanges d’avis opposés. Il s’avère indispensable d’améliorer les informations sur la qualité et l’efficacité de notre système d’éducation. Dans ce contexte, l’étude PISA (Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves) de l’OCDE revêt une importance particulière. Elle fournit des indicateurs sur les compétences des élèves âgés de 15 ans dans les domaines de la lecture, des mathématiques et des sciences. Tous les pays membres de l’OCDE, et dès lors tous les pays de l’Union européenne, participent à ce programme à long terme fournissant ainsi une base de départ remarquable pour un état des lieux. D’emblée, je relève le constat de ce premier Rapport national PISA : les performances des élèves sont extrêmement faibles dans tous les domaines évalués par PISA. La comparaison avec les autres pays membres met en évidence des déficits considérables du côté des élèves luxembourgeois. Assurément quelques arguments relativisent ce résultat, comme le fait que nos élèves n’ont pu faire les exercices dans leur langue maternelle. Ce fait ne peut servir de prétexte pour enjoliver ou minorer les résultats. Une première analyse des données, exclusivement nationale, montre en effet des grandes différences au sein de notre système scolaire signalant des problèmes dans et hors de l’école. Les responsables politiques, les enseignants, les parents, les élèves et tous les concernés oeuvrant pour une école du succès ont deux alternatives pour aborder ces résultats. On peut minimiser la portée des résultats, critiquer l’étude, débattre sans fin et mettre, au bout de quelques mois de polémique, cette étude au fond du tiroir. Ou bien, nous saisissons cette opportunité comme point de départ pour une discussion constructive et un effort commun en vue de construire une meilleure école pour nos élèves. Moi, pour ma part, je suis disposée à engager la seconde voie. Si la volonté politique est une condition nécessaire, elle est insuffisante pour la réussite. La volonté et – plus encore – l’engagement de tous les partenaires our une meilleure performance dans l’intérêt de nos élèves est une obligation. »
1 Extrait de: Rapport d’activités annuel du MENJE 2021, p. 5.